Face à la maladie psychique d'un proche
Selon Le Petit Larousse de la Psychologie dirigé par Michel Guillemot et Bethsabée Blumel, quand un proche devient malade psychiquement, toute sa famille s'interroge, souffre avec lui et voit sa vie changer.
Cette dernière passe alors par des moments clés, des étapes qui sont autant de jalons sur la route douloureuse, mais inévitable, de l'adaptation à une nouvelle réalité.
Chaque histoire est singulière, chaque affection a son déroulement particulier. Pourtant, au-delà des différences, nous retrouvons les mêmes thèmes, interrogations ou affirmations douloureuses qui semblent être le lot commun de tous ceux, dont un proche a, un jour, été atteint par la maladie mentale.
Dans tous les cas de maladie mentale, qu'elle s'installe progressivement ou brutalement, la famille et l'entourage vont mettre en place des stratégies de défense et d'adaptation à cette nouvelle réalité qui amène une perturbation lourde et durable.
Face à la maladie mentale d'un proche, chacun réagit selon son tempérament, son histoire personnelle et son degré de proximité de la personne atteinte.
Dans tous les cas, la position vis-à-vis du malade peut faciliter ou compliquer le repérage de la maladie puis l'adaptation et la recherche de solutions.
Dans quelque cas que ce soit, l'entourage du malade passe par des sentiments extrêmes et souvent contradictoires qui peuvent se résumer à une trilogie : colère, culpabilité et tristesse.
Comme pour toute maladie, le malade et ses proches veulent légitimement connaître les chances de guérison. Mais, en psychiatrie, la guérison n'est pas un concept simple à définir : s'agit-il de la disparition des symptômes, ou plutôt de l'intégration de la maladie au cours habituel de la vie, quand le patient et son entourage ont appris à en gérer les manifestations.
Tout le monde veut croire à l'accès unique, qui restera comme un mauvais souvenir que l'on s'efforcera d'oublier. Mais, après plusieurs rechutes, quand s'impose l'évidence d'une affection plus chronique, les questions se font plus pressantes.
L'expression « vivre avec la maladie » a de quoi heurter. Mais cette dernière s'impose en tiers omniprésent dans la vie relationnelle et affective du malade et de son entourage. Désormais, il va falloir compter avec elle, l'accepter et l'intégrer dans la vie quotidienne, sans pour autant tomber dans le renoncement et le sacrifice total.